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Jurassiens à Naples !

12 avril 2013

LA vidéo !

Gangnam style franco-italien

Vous pardonnerez à l'auteur de cette vidéo pour les tremblements...
Et oui, vous ne rêvez pas... Astérix et Obélix se cachent dans cette scène !
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10 avril 2013

Castellamare - Giorno 1

PIC_0061Une très gentille attention : vidéo à venir !PIC_0060PIC_0044

Quelques points de rendez-vous du premier jour...

 

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Un petit-déjeuner franco-italien !

 

 

15 mars 2013

Voyage en Nouvelle-Zélande

Jour 1 :

            L’avion vient d’atterrir, ça y est, j’y suis, je suis à Wellington. La Nouvelle-Zélande, c’est ici que je vais finir ma vie. Je suis pressé de découvrir ce pays qui est désormais le mien. Assis dans un petit café de l’aéroport, je regarde par la fenêtre. Il fait très beau aujourd’hui. Cela me change de la France que j’ai quittée sous la pluie.

            Bien qu’il fasse beau aujourd’hui, je décide de rester à l’hôtel pour me reposer après toutes ces heures passées dans l’avion.

            Il est huit heures et il n’y a pas beaucoup de monde dans le café. Je me suis installé sur une petite banquette bien confortable, mais d’un bleu assez hideux. De ma place, je peux apercevoir la fameuse statue de Golum, du Seigneur des Anneaux. Je la trouve vraiment impressionnante vue de près mais aussi très insolite. Au dessus du comptoir se trouvent un maillot des All Blacks et une télévision qui retransmet les informations du matin. La serveuse, qui est très jolie, m’apporte enfin mon ca fé. Elle me propose le petit-déjeuner à l’anglaise avec saucisses, œufs, etc, mais je n’en ai pas très envie. Je me contente donc d’un café. Tout en me le tendant, elle m’offre un magnifique sourire. Décidément, ce voyage commence bien.

            Après cette petite pause, je décide de prendre un taxi pour rejoindre l’hôtel que j’ai réservé. Pendant mon trajet, je repense à la France et à ce jour où j’ai appris que j’allais bientôt mourir à cause d’une maladie incurable. Ce jour qui m’a poussé à partir comme ça, sur un coup de tête. Je ne regrette rien, je n’aurais pas supporté de mourir seul, en France, sans avoir connu la culture maorie qui m’a toujours fasciné.

            Après quelques minutes dans le taxi, j’arrive enfin à l’hôtel, le Mercure Wellington. C’est un hôtel trois étoiles situé à quinze minutes de la place Courtenay qui, paraît-il, est plutôt animée la nuit. J’entre dans le hall de l’hôtel qui est très chaleureux et me dirige vers l’accueil où se trouve une hôtesse. Elle est très gentille et me donne immédiatement les clés de ma chambre. Elle m’explique aussi avec sympathie les avantages de l’hôtel. Il possède une piscine, un sauna, et un restaurant – je pourrai donc me relaxer un peu.

            Je décide tout d’abord d’aller directement dans ma chambre. Elle est très jolie. En regardant par la fenêtre, je peux admirer une magnifique vue sur le port de Wellington. C’est vraiment très beau, de voir les bateaux qui se reflètent de cette façon dans la mer limpide et scintillante. Je décide de me doucher, et de me reposer un moment. Je suis fatigué à cause du décalage horaire et du changement brutal de température, puisqu’en moins d’une journée je suis passé de l’hiver à l’été. Je m’endors en rêvant de toutes les choses que j’aurai l’occasion de faire.

            Le bruit d’une voiture me tire de ma sieste. Je n’aurais pas refusé quelques minutes de sommeil en plus, mais je ne veux pas gâcher ma journée en restant à l’hôtel. Je ne suis à Wellington que deux jours, et cette journée est déjà bien entamée. Je m’habille rapidement, et je sors. À cette heure avancée de l’après-midi, les rues sont bondées de touristes et de Wellingtoniens qui rentrent chez eux après une longue journée de travail. Je me laisse porter par le flux des marcheurs.

Je me retrouve finalement dans une rue à sens-unique nommée Lambton Quay. Un couple de personnes âgées se balade tout en prenant des photos à une dizaine de mètres de moi, tandis qu'un jeune homme à vélo me double, visiblement très pressé. Contrairement à lui, je prends le temps d'humer l'air marin, de jeter des coups d’œil aux vitrines des magasins, mais aussi d'admirer l'architecture des bâtiments. Sur ma droite se trouve en effet une très grande banque à la façade blanche, magnifiquement sculptée. Cela change des centaines de bâtisses totalement identiques que j'ai eues l'occasion de voir durant ma balade en ville.

Alors que je continue de flâner, je sens que l'océan était proche, mais toutefois je ne l'aperçois pas. Ce n'est que quelques secondes plus tard que je remarque de curieuses plaques, légèrement en retrait du mur. Lorsque je me met à lire l'une d'elles, je suis un instant perturbé par la langue anglaise, que je n'ai que très peu pratiquée depuis mon arrivée à Wellington. Je réussis toutefois à comprendre que deux mémorables séismes ont frappé la ville ; le premier en 1848, et le second, d'une amplitude très élevée, en 1855. Un second panneau complète en indiquant que des failles sont visibles dans le centre-ville et aux environs, et que depuis ces deux événements marquants, la région connait une activité sismique élevée. Il est aussi écrit que les habitants sont dérangés chaque année par quelques minimes secousses. Enfin, grâce au dernier écriteau, je découvre que si je m'étais baladé ici en 1840, je me serais retrouvé les pieds dans l'eau car, bien que la rue se trouve actuellement à une centaine de mètres du port, c'était là que l'on pouvait apercevoir autrefois le front de mer. Je décide alors de continuer ma balade jusqu'à la rive, afin de me rendre compte par moi-même de l'importance du mouvement de terrain qui a eu lieu ici il y a plus de cent cinquante ans. Le soleil ne va pas tarder à bientôt se coucher, si bien que je pourrais sans aucun doute admirer sa descente assis sur la plage.

Après une ou deux minutes de marche, je peux enfin retirer mes chaussures et je me retrouve pieds nus sur le sable encore chaud malgré l'heure tardive. L'horizon prend peu à peu une teinte orangée et l’on peut apercevoir la boule éclatante du soleil se refléter en une ligne étirée sur la surface de l'eau. À quelques détails près – comme l'absence de palmiers, par exemple – on aurait quasiment cru l'une de ces photographies de cartes postales que les boutiques de souvenirs vendent. Les vagues viennent se briser lentement sur le littoral, laissant derrière elles une fine trace d'écume qui n'a pas le temps de s'estomper avant d'être recouverte à nouveau. Malgré la présence de nombreuses personnes autour de moi, lorsque je me concentre pour supprimer tout bruit parasite, j'arrive finalement à n'entendre que le cri des mouettes et le doux son du roulement de l'océan. Je ne peux tout simplement pas me rappeler d'un instant de ma vie où j'ai été aussi calmé et reposé que maintenant.

Jour 3 :

        Aujourd’hui je décide de quitter Wellington et de me rendre sur l’île Sud appelé aussi île de Jade. Ce matin je me suis levé tôt et de bonne humeur. C’est donc avec le sourire que je me rends au port de Wellington vers 9h00.

       

        Une fois là-bas je suis émerveillé par l’éclat du soleil matinal sur l’eau claire du port. J’aime beaucoup regarder les bateaux se balancer au rythme de la houle. Je trouve cela très amusant de regarder les majestueux bateaux de pêche côtoyer les petits bateaux de plaisance. Je me balade quelques minutes sur le ponton avant d’embarquer sur un petit bateau qui fait la traversée de Wellington à Picton sans demander trop d’argent en échange. Nous ne sommes pas beaucoup sur le bateau. Ce dernier démarre vers 9h30 et à ce moment là je me dis que mon voyage commence vraiment.

 

Après 30 minutes de navigation je commence à apercevoir les Monts Kaikoura se dessiner à l’horizon. Plus je me rapproche de la côte et plus je suis impatient d’arriver. Les montagnes sont vraiment majestueuses avec le soleil qui les habille de son éclat. Leurs sommets sont encore enneigés et je ne saurais dire où s’arrêtent les montagnes et où commence le ciel. Une vague lumière les inonde et le spectacle est plus que magique.

 

          Quand le bateau entre enfin dans le port de Picton je suis pressé de découvrir le reste de cette île. Le peu que j’ai vu depuis le bateau m’a déjà éblouit. Touts ces paysages, ce mélange de montagnes et de mer, le tout baigné dans le soleil c’est une vision de rêve.

             

         Je descends du bateau et commence à marcher, mon sac sur les épaules, en direction de Nelson, une petite ville un peu plus à l’ouest. De Picton à Nelson il y a un peu plus d’une soixantaine de kilomètres. Je décide de commencer la route à pied et de finir en stop. Je quitte Picton en prenant une petite route de campagne et je rejoins un chemin de randonnée car la région en compte énormément. J’aime beaucoup. Les paysages sont comme d’habitude éblouissants. Au loin j’aperçois toujours la mer et ses reflets. La nature est vraiment très verte en cette saison. Je décide de prendre quelque photo pour illustré mon journal.

 

             Après une dizaine de kilomètres sous une chaleur écrasante la fatigue me rattrape et je décide de rejoindre la nationale pour commencer le stop. Le paysage est nettement moins beau. Au bout d’une trentaine de minutes un jeune homme me prend finalement. Il s’appelle Tyler. Par chance il se rend lui aussi à Nelson. Je vais donc finir la route avec lui. Je remarque sur le bord de son pare-brise un autocollant des All Blacks. Je lui demande donc s’il est fan de l’équipe. Il me répond avec enthousiasme que c’est la meilleure équipe du monde. Durant tout le trajet il m’a dit tout ce qu’il y avait à savoir sur eux. Il m’explique tout d’abord que le premier match de rugby joué un Nouvelle-Zélande se déroula le 12 septembre 1870 et qu’il opposait Wellington et Nelson. L’histoire du nom de l’équipe a plusieurs versions. Pour certains la première fois que l’équipe s’est fait appelé All Blacks ce serait en 1905.

Mais ce nom apparu dans un journal britannique serait au départ dû à une erreur d’imprimerie. Cette histoire n’est surement qu’une légende. Pour d’autres l’équipe porte cette tenue et ce nom pour porter le deuil de leurs adversaires et c’est bien évidemment cette version que Tyler préfère. Il m’explique aussi que le haka le plus souvent utilisé par les All Blacks et le Ka Mate. Ils ont  aussi utilisé la Kapa O Pango ou encore le Timatanga. Le haka sert a motiver l’équipe et impressionner l’adversaire

 

Après une heure de trajet très instructive mon chauffeur me dépose dans le centre ville je le remercie chaleureusement et lui dit au revoir.

 

 Jour 5

 

J’ai quitté la ville de Nelson depuis plus de deux heures et demie, et mes jambes commencent à se faire lourdes. La route que j’ai empruntée pour me rendre à Westport n’est pas une des plus fréquentées du pays, si bien que mes chances de me faire prendre en stop sont minces. Je décide de m’asseoir un instant à l’ombre sous un arbre. C’est alors que je vois arriver sur la route caillouteuse un troupeau de moutons, sui vi d’un berger et de son chien. Il n’y a pas beaucoup de bêtes et malgré la boue couvrant par endroits le chemin, leur laine reste incroyablement blanche.    Leur carrure m’impressionne. Il me semble que les moutons que j’ai vus en France sont plus petits que ceux-ci.

 

Lorsque le berger arrive à ma hauteur, fermant ainsi la marche, je me lève, récupère mon sac et me dirige vers lui. Il me salue d’un simple hochement de tête. J’essaie alors de lui poser des questions sur son troupeau, mais il n’est pas très bavard et je ne peux dégoter que très peu d’informations. Il me parle toutefois de sa bergerie, qu’il a héritée de son père, mort il y a dix-sept ans, et qui se trouve à une douzaine de kilomètres de l’endroit où nous nous situons. Je lui propose que nous fassions le trajet ensemble puisque cela ne me détourne pas de mon itinéraire. Nous continuons donc notre chemin sans parler, bercés par le tintement régulier des clochettes accrochées aux cous des moutons.

 

Arrivée à Westport, fin d’après-midi.

Je ne pensais pas pouvoir dormir à Westport cette nuit, mais j’ai eu la chance d’être pris en stop seulement quelques minutes après avoir quitté le berger. Le conducteur était un Westportien qui s’était rendu à Nelson pour des raisons professionnelles. De Richmond aux environ du Mont Owen, nos discussions  n’étaient pas très originales. Je lui ai ensuite demandé les activités que l’on pouvait pratiquer aux alentours de la ville. Il avait l’air ravi de pouvoir me renseigner sur les meilleurs lieux pour pêcher, gouter des huîtres, faire des tours d’hélicoptère ou encore les meilleurs circuits de rafting. Je ne m’attendais pas à ce la ville regorge d’autant d’opportunités. Dommage qu’elle ne soit qu’une ville-étape dans ma découverte de la Nouvelle-Zélande.          

  

Jour 18

 

Sur une route,  près du lac wanaka, je rencontre enfin un de ces fameux maoris. Il se prénomme Hauata, en route je lui raconte mes aventures, mes périples, ma maladie incurable.

Il semble touché par mon histoire comme si il me connaissait depuis des années. Il est habillé d’un sweat à capuche accompagné d’un simple short blanc et de tongues bleues, en somme modernement. Autour de son cou un collier avec à l’extrémité une dent de requin, probablement. Hauata porte les légendaires tatouages sur presque l’intégralité de son visage.

Après seulement quelques minutes passées à parler avec lui, il me semble vraiment sympathique et très sociable. Je lui demande si je peux immortaliser se moment en le  dessinant.

 

 

Jour 19

 

            Après toute la nuit passée dans la voiture nous arrivons enfin de cette route interminable. En descendant de la jeep grise de poussière, j’aperçois sur l’eau trouble et infestée de poissons un « Kopapa ». Selon mes connaissances c’est un canoë Maori qui permet de traverser le lac Wanaka sans se mouiller. La coque usée par le temps garde malgré tout ses couleurs vives d’origine. Chaque partie du canoë est entièrement construite à l’aide d’éléments naturels comme les arbres ou les roseaux.

 

Quelques minutes d’attente et j’arrive au petit port de son village wakawarewa. J’étais à de ux doigts de passer par-dessus bord, j’observe ce peuple autochtone en mouvement, à moitié nu pour certains d’entre eux contrairement à Hauata. Le corps et le visage des hommes et à moitié recouvert d’incroyables œuvres appelés « Ta Moko ». Les femmes n’en possèdent elles qu’au niveau de la bouche  et derrière la nuque.

Le village lui, n’est pas rentré dans la modernité du temps, toutes les maisons sont construites

de la même façon, les murs sont en bois d’un arbre dont je ne connais pas le nom mais qui pousse certainement dans la forêt voisine. Les toits sont triangulaires protégés de paille bien épaisse.

 

            Hauata m’accueille chaleureusement chez lui où l’attendent sa femme et ses deux enfants. La décoration est comme restée figée dans le temps où son arrière grand-père occupait cette demeure. Les deux enfants jouent au coin de la pièce en attendant le dîner, sa femme Aeata, cuisine dans un « Hangrès » (four de terre), du « Kumara » (sorte de pomme de terre) accompagné de poissons frais. Il n’y a aucunes boissons alcoolisées depuis des décennies.

Je me repose enfin, ce n’est pas le confort de la première nuit mais c’est largement suffisant après cette longue et dure journée. Je sens la maladie me rattraper de jour en jour, je m’endors avec beaucoup de difficulté.

 

                                                                                                          Jour 23

 

 

Voila 3 jours que nous étions partis du village et nous étions enfin rentrés. Je n’ai rien écrit de ces trois jours car j’avais oublié mon carnet dans la case qui me servait de gite. J’ai une chose à retenir de cette randonnée, je vais l’énoncer.

 Il faisait nuit. Les balancements des arbres allaient au rythme du vent.  Mon guide, Hauata,  avait l’air perplexe et j’avais senti dans son regard et son comportement un mauvais présage. Alors qu’il était quelques mètres devant moi tel un éclaireur, il s’est arrêté et m’a fait signe de ne plus bouger. Sans même réfléchir j’ai suivi ses indications.

  

   Il n’y avait plus un bruit. Bien qu’ayant les pieds engourdis et un mal de dos atroce à cause de mon sac j’ai attendu une explication de ce silence. Un silence si froid qu’il pourrait vous faire frissonner de peur. Le guide montrait du doigt un arbuste. Juste devant, j’ai aperçu un animal ressemblant à une poule qui était tapi dans l’ombre. Plus le temps passait, plus je m’étais adapté a l’obscurité et j’avais pu distinguer la silhouette de cet animal. Un corps rond et assez gros tenant sur deux pattes très fines, une petite tête prolongée d’un long bec. Autant dire que depuis où j’étais, cet animal paraissait peu majestueux pour ne pas dire hideux.

Puis le guide s’est retourné vers moi et m’a lancé « kivi-kivi ! ». Ne sachant traduire cette phrase j’ai ouvert  mon livre sur la faune et la flore de Nouvelle-Zélande et passais les pages les unes après les autres. Quand je suis enfin tombé sur la page décrivant l’oiseau nommé par le maori, mes yeux s’écarquillèrent tels les yeux d’un lémurien. Je me trouvais devant l’emblème de la Nouvelle-Zélande. Et oui « kivi-kivi » veut en effet dire Kiwi.

D’après le livre, le kiwi est un oiseau qui ressemble un peu à une poule avec un grand bec. Il est incapable de voler à cause de ses ailes ridiculement petites. Il est très timide et sort donc la nuit par peur de se retrouver face à face a un autre animal pendant la journée. Il a un odorat très développé mais une vue qui laisse à désirer.

J’ai fait un petit croquis de l’animal. J’ai ensuite senti le vent changer de sens et notre odeur est parvenue jusqu'à lui. Et avant même de pouvoir m’approcher un peu plus, il s’est enfuit. Heureusement j’ai eu le temps de garder une trace personnelle de ce qu’est un kiwi.

 

Jour 27

 

Cela fait déjà trois jours que je me trouve au lac Wakatipu, c’est magnifique, je ne suis pas déçu, mais aujourd’hui je ne me sens pas bien. C’est la première fois depuis que j’ai quitté la France que je me sens aussi mal. J’en avais même oublié ma maladie. Je trouve quand même la force d’écrire un peu aujourd’hui car qui sait si je pourrais encore écrire demain. Hauata est à mes petits soins et je lui en suis reconnaissant même si je déteste l’idée d’être un assisté.

 

  

 

Jour 29

 

Hier était encore pire qu’avant-hier. Je n’ai pas eu la force d’écrire. J’ai dormi et vomi. Je suis de plus en plus fatigué. Je sais que mon voyage va prendre fin très bientôt, ce n’est qu’une question de jours. Hauata est toujours à mes côtés et je m’attache vraiment à lui. Il est devenu un très bon ami.

 Simon, Clémence, Julie et Camille

15 mars 2013

Voyage en Mongolie

Par Laura et Manon

 

Samedi 5 mars

 

  • Dans l'avion,  9 heures.

            Alors que l'avion s'apprête à atterrir, je regarde par le hublot pour y voir une vaste plaine entourée de montagnes. Comme prévu, j'arrive à l'aéroport Gengis Khan d'Oulan Bator. Cela change  d'Orly et de ses très nombreuses pistes. C'est un petit aéroport avec une seule piste, je n'ai pas de mal à me repérer, d’autant plus que je me suis renseigné. Celui-ci s'appelait l'aéroport Buyant Ukhaa qui signifie "Le dynamisme de Uka", mais il a été rebaptisé du nom de l'empereur mongol Gengis khan, fondateur de l'empire. Ce changement est un hommage porté à ce fameux empereur.

  • Oulan-Bator, 10 heures.

A peine suis-je sorti de l'aéroport que je suis déjà plongé dans la grande ville d'Oulan-Bator, malgré mes longues heures de vols, je suis prêt à arpenter les rues de la capitale mongole. La première chose que je vois, ce sont les montagnes, puis, le long de la route, j'observe des panneaux publicitaires et des usines.

  Mon premier objectif est de visiter le monastère de Gandantegchinlin qui se trouve non loin de l'aéroport; je décide de m'y rendre à pied. Son nom d'origine tibétaine peut être traduit par "la Grande place de la Joie complète", mais il est plus connu sous son ancien nom : Gandan. Une yourte en plein centre-ville est entourée de gratte-ciels et d’autres immeubles plus anciens, elle ressemble à une cabane ronde recouverte d'une bâche blanche ornée de frises bleues. Malgré son aspect rudimentaire, elle est dotée d’une porte d'entrée en bois richement décorée avec des motifs peints en rouge. Je suis entré dans cette yourte. En réalité il s’agit d’une yourte spécialement aménagée pour les touristes. L’interieur est pourvu de nombreux meubles en bois mais cela reste tout de même moderne. Je pense que ça doit être un habitat chaleureux mais contraignant pour les familles nombreuses à cause de sa  petite taille. Lorsque j'arrive devant la place qui précède le monastère, des centaines de pigeons sont là, nourris par les touristes. Je paye environ 4500 tughriks, soit 2,50 € pour visiter le monastère.

  • À la sortie du monastère, midi

            Ce qui me surprend le plus est cette statue, celle de Bodhisattva Avalokiteshvara, Ce qui se traduit grossièrement par « Le Bouddha de la compassion ». Ses vingt tonnes et ses vingt-six mètres m'ont réellement impressionné, je me sens si petit devant elle. Remis de mes émotions, j’apprends qu’il faut payer 25000 tughriks pour pouvoir la photographier, ce qui revient beaucoup trop cher, j’y renonce

. Les moulins à prières, ces séries de rouleaux alignés sont beaucoup présents dans ce monastère. Selon les croyances, tourner ces moulins revient à lire le « mantra » et fait s'envoler les prières. Je viens d'apprendre, par ailleurs, que seuls les touristes payent l'entrée du monastère.

            À quelques pas du monument, on peut voir cette fragmentation socio-spatiale très marquée : après le monastère se trouvent des petites cabanes jaunes réservées aux plus pauvres, ensuite des grues construisent de grands complexes, puis au troisième plan, on voit les montagnes, vides.

 

 

 

Dimanche 6 mars

 

  • Au pied de l'hôtel, 8 heures.

            Je vais en direction du Nord de la Mongolie, où se trouvent les Tsaatans, premier peuple que j'envisage de rencontrer. Ce peuple turc éleveur de rennes m'intrigue, je dois les rencontrer. Les « gens de la taïga », comme ils s'appellent, vivent essentiellement de l'élevage et de la viande des "tsaa", ou rennes en français, qui sont leur principale subsistance. Cependant ce peuple est devenu très minoritaire, il ne reste que cinquante familles, ce qui fait un total de trois cents Mongols environ. Moi, petit Français vivant de façon aisée entouré de technologies, J’ai trouvé un intérêt à venir, pour finir ma thèse d'ethnologie, directement sur leur territoire étudier ces peuples et leur mode de vie.

            Le lac de Khovshol ou "Perle bleue de Mongolie" est désormais ma première étape. Et pour m'y rendre je dois prendre l'avion d'Oulan-Bator à Moron, la capitale du nord du pays, dans la province d'Hövsgöl. La compagnie aérienne MIAT propose un vol quotidien, que je vais donc emprunter pour 111400 tughriks, soit environ 62 € pour l'aller simple. J'aurais également pu m'y rendre en mini van, ce qui aurait pu être une expérience intéressante mais le trajet dure 24 heures et, même si les prix varient de 15000 à 30000 Tugriks, ( 8 à 16€ ), le temps m'est trop précieux.

  • Dans l'aéroport, 10 heures.

            L'aéroport de Moron ne dispose que d'une piste non bitumée et n'accueille que les vols domestiques venant de la capitale ou de l'ouest du pays. C'est réellement impressionnant.

Lorsque j'étais dans cet avion, et qu'au loin par le hublot j'ai aperçu la petite piste, elle semblait n'être qu'une simple route, voire un chemin. La peur m'a envahi, j'ai fait de nombreux voyages au cours de ma vie, mais un atterrissage comme je l'ai vécu ici, jamais ! J'ai ressenti ce nœud au fond de mon estomac, le cœur qui s’accélère, et enfin le soulagement, comme lors de mon baptême de  l'air. Dès que j’ai pos é le pied sur le tarmac, après 1h15 de vol, c'est le dépaysement total.

  • Dans un village de la Taïga, fin d'après-midi.

            Je viens d'arriver à Khatgal, un petit village situé à la pointe sud du lac de Khovshol. J'ai passé une nuit en chambre d’hôte, pour pouvoir demain, être en forme pour rencontrer les Tsaatans.

 

Lundi 7 mars

 

  • Arrivée à Ulan Uul (« la montagne rouge »), fin d'après-midi.

            Après avoir voyagé toute la journée à travers des décors extraordinaires, semblables à des cartes postales, je viens d'arriver dans le minuscule hameau de Tomiin Brigad. Il est situé à côté du seul pont qui enjambe la rivière. Je vais devoir marcher encore pendant quelques heures, pour arriver au village le plus proche.

  • Village d'Ulan Uul, 17 heures.

            Les paysages ont été de plus en plus féeriques dans la vallée de Darkhad. Les paysages de la taïga sont très verts, la végétation est dense et les lacs et rivières sont présents en abondance. La végétation est vivace pour un mois de mars, mais cela est compréhensible car la plupart des arbres sont conifères. Je traverse le village d'Ulan Uul. Il est quasiment désertique. Les villageois, peu nombreux sont rassemblés dans le centre du village. Maintenant je dois rejoindre le camp d'Oyuna, qui se tient de l'autre coté de la rivière, à seulement 6 kilomètres.

  • Au camp, un peu plus tard.

            Le camp se trouve au fond d'une vallée, à l'abri des vents et du froid. J'allais passer ma nuit dans une ger, nom local donné à la yourte.

 

Mardi 8 mars

 

  • Au camp d'Oyuna, début de matinée.

            La soirée fut sympathique, et les Mongols adorables et très chaleureux. Après une nuit plutôt paisible et dépaysante, je dois partir à la rencontre de la famille de Zorigo, qui sera mon guide tsataan. Un cheval mongol m'attend dehors, pour une journée qui me mène jusqu'à la maison d'hôte de Lagv. Il y’a une vue exceptionnelle sur le lac de Tsagaanuur.

Les chevaux mongols sont très différents des autres. Cela change des chevaux que je vois habituellement, ce cheval m'impressionne par sa petite taille. Je me demande même comment il va réussir à me transporter. Pourtant les chevaux mongols sont très connus pour leur endurance, ils peuvent marcher pendant des heures avec quelqu'un sur leur dos sans s'arrêter.

 

Mercredi 9 mars

 

  • Devant la maison d'hôte, 9 heures.

            Après cette journée d'adaptation au trot saccadé de ma monture, aujourd'hui je vais me rendre à Nariin Ovur (« la vallée étroite »), où Zorigo a installé son camp. C'est là aussi que la taiga débute. C'est le fin fond de la Mongolie !

  • Au camp de Zorigo, 17 heures.

Je suis accueilli à la manière tsaatan, c'est-à-dire en guise de bienvenue avec un bol de lait de renne qu’une fillette vient de traire. Zorigo a deux enfants, une petite fille, Oyumaa, agée de sept ans et un grand garçon de seize ans, nommé Davaa. La femme de Zorigo, Narantsetseg, ce qui signifie « tournesol », est très typée. Elle a un visage rondet joufflu, ses yeux sont en formes d'amande et ses pommettes rougies par le froid. Elle a une robe couleur paille qui ressemble à une blouse, celle-ci descend jusqu'à ses pieds, je doute qu’elle soit chaude bien  mais elle porte des bottes en peau de renne qui au contraire paraisse très résistantes au froid. La première chose qui me marque chez eux, est la joie qu'on peut lire sur leur visage. En les regardant, ils paraissent heureux et semblent ne manquer de rien. Je les aide à préparer le repas et et j'essaye d'utiliser les quelques mots mongols que j'ai appris lorsque j'étais encore en France.

 

Jeudi 10 mars

 

  • Au lever du soleil, à l’aube.

            Je viens de me réveiller, après une nuit passée dans un tipi en peau de rennes. C'est autre chose que de dormir dans une « ger ». C'est plus féerique, on se croirait dans nos rêves d'enfants, assis tous en rond autour du poêle central. C'est agréable, quand il fait si froid dehors. A travers un trou dans la peau tendue, je vois Zorigo et sa famille, déjà affairés aux tâches ménagères. Au moment où je sors du tipi, je remarque qu’Oyumaa trait les rennes qu'elle avait attachés à des troncs, puis Davaa et son père ramassent le bois tandis que Narantsetseg fait du thé qu'elle me tend en souriant, elle me demande comment la nuit s'est passée. Je viens de finir mon thé et un ami de la famille vient embrasser Zorigo, et prendre de ses nouvelles.

  • Autour d'un feu, fin de journée.

            Pendant l'après-midi, j'ai essayé de m'adapter à la vie nomade. Cela n'a pas été très facile pour moi. Davaa m'a proposé de l'accompagner à dos de rennes pour rendre visite à son cousin. J'accepte avec grand plaisir et nous partons. À l'arrivée, les rennes se sont nourris de lichens de troncs d'arbres pendant que nous sommes allés dire bonjour et boire un thé. La famille d'Al, le cousin de Davaa, est très sympathique et accueillante. Nous les accompagnons à la cueillette de baies.  Pendant le trajet du retour, nous avons enjambé une petite rivière, ce qui est relativement difficile pour les rennes mais ils en ont pris l'habitude.

            Chez eux, même si les journées  sont relativement réglées, ils ne savent pas ce qu'ils feront le lendemain. Le mouvement du départ est dicté par les conditions climatique et la nourriture des rennes. Zorigo vient de me dire que demain, nous devrons démonter le camp. Il faut plus de lichens pour les rennes.

 

Vendredi 11 mars

 

  • Dans le tipi, à l'aube.

            Narantsetseg prépare le thé en faisant fondre la glace car l'eau a gelé durant la nuit. Je bois mon thé et mon bol de lait, et j'aide Zorigo à enlever les peaux du tipi et à démonter les rondins de bois, qui en constituent l'armature. Pendant ce temps, sa femme emballe les plats, la nourriture, les vêtements... et les enfants harnachent les rennes et les chargent. Je ferai le voyage sur le dos du cheval qu'on m'avait prêté à Oyuna.

  • Sur le nouveau camp, 15 heures.

            L'installation du camp est relativement rapide. Nous avons déjà tout réinstallé, et à ce moment précis, nous sommes tous assis autour du feu. Je vais remercier toute la famille pour son accueil, les embrasser et repartir en direction de la capitale.

  • Au camp d'Oyuna, 18 heures.

            La nuit commence à tomber, j'irai bientôt me coucher car demain une grosse journée m'attend. Je dois me réveiller dès l'aube, pour me rendre à Mörön où je prendrai l'avion.

 

 Samedi 12 mars

 

  • Mörön, 11 heures.

            Le voyage a été fatiguant, mais plutôt rapide. Je suis arrivé il y a une heure et je viens de me réveiller d'une petite sieste. J’attends désormais mon vol. Pour patienter, je me rends dans une petite boutique typique. Les odeurs m'envahissent le nez dès que je rentre, et je m'approche d'un petit stand de gourmandises locales. Je m'avance vers de petits boortsogs, qui sont des gâteaux, tels le pain, qui permettent de tenir un moment. Ils sont frits et de toutes formes. J'en prends cinq et achète un porte-clé en poils de marmottes. Car en Mongolie, la chasse à la marmotte est très pratiquée par les hommes. Les femmes les cuisinent, en boodog de marmotte, qui est un plat richement savoureux et apprécié de tous.

 

  • Retour à Oulan-Bator, 13 heures.

 

Alors que je sors de l'aéroport, je décide de me rendre dans un restaurant assez réputé d'Oulan-Bator, le « Namaste », la cuisine indienne y est excellente et les prix restent vraiment accessibles. Les plats sont très épicés, les couleurs dans l'assiette vives, et une odeur très alléchante. J’ai la chance d’assister à la technique du barbecue mongol où la viande est cuite sur une plaque en fonte. Cela donne un côté convivial, ce qui est sympathique.

Vu que je n’avais toujours pas fait le tour du centre-ville, je décide de m’y rendre. J’ai affaire à de nombreux magasins, la plupart de luxe. Beaucoup de grands magasins se sont délocalisés en Mongolie, ce qui peut paraître étonnant quand on sait que le salaire moyen d’un mongol est de 200 €. On peut trouver la marque Louis Vuitton ou même Yves Rocher.

Je vais passer la nuit après une bonne journée dans un petit hôtel, de standing moyen.

 

Dimanche 13 mars

 

On ne peut pas séjourner en Mongolie sans se rendre dans le mythique désert de Gobi, long de plus de 3000km et couvrant plus de 30% du territoire mongol.  Depuis mon retour à Oulan Bator, j’entreprends de chercher une agence de voyage proposant des expéditions dans le désert et elles ne manquent pas, je trouve très rapidement une agence qui me convient. Après avoir réglé les formalités, je me rends vers un garage où je fais connaissance avec des guides mongols. Nous montons dans un 4*4 imposant, de fabrication russe. Il faut savoir qu’en Mongolie il existe 2 types de véhicules ceux de fabrication soviétique peu confortable mais robuste avec un entretien facile et ceux de fabrication japonaise confortable mais nécessitant un entretien complexe. Une fois en route, les montagnes laissent place petit à petit aux plaines arides et aux steppes. Enfin au bout de quelques heures de trajet, nous faisons une halte. Le lendemain, à ma grande surprise je vois une troupe de méharée, ces hommes qui montent sur le dos des chameaux. Ce sont de véritables nomades typiques de la Mongolie, ils vivent dans la yourte traditionnelle et se déplacent dans le désert de Gobi avec leurs troupeaux de chèvres, de mouton ou de chevaux. Je monte à mon tour sur un chameau et autant vous dire que ce n’est pas facile car il a l’air têtu et capricieux. C’est ainsi que commence réellement mon expédition dans ce désert de Gobi. Notre premier objectif est de visiter les dunes de Burden Bulag et Argalant Uhlan où l’on a découvert l’un des plus gros gisements d’os de dinosaures au monde. On peut en voir quelquefois a ciel ouvert ou encore en passant par le monastère de Khamriin Khiid, qui est le lieu de prière où les habitants du Gobi se réfugiaient afin d’échapper à la répression soviétique. Nous passons aussi par la grande vallée des aigles. Longtemps les nomades se servaient des aigles pour repérer les proies à chasser. Aujourd’hui, ils disposent de techniques plus modernes comme le fusil mais certains mongols continuent de perpétuer cette tradition ancienne.

Après une journée harassante, le méhari s’arrête afin de faire reposer les chameaux. La nuit est tombée et nous nous dirigeons vers des endroits plus frais. Les pâturages où je rencontre une troupe mongole, contrairement aux apparences de nombreux nomades, ont un véhicule et la télé.

 

Lundi 14 mars

 

Après une nuit dans une yourte, je prends la direction de Zamin Ud Ud, une petite ville perdue dans les steppes sans charme ni couleurs.  Mais c’est là que passe le Transmongolien qui me ramènera à Oulan-Oude, en Russie. On ne peut pas dire qu’il soit de première fraicheur, mais c’est le seul moyen de transport rapide dans cette région de Mongolie.

 

 

                                                                                                

15 mars 2013

Tokyo

Mamie,

           

                   Je sais que mon départ est brutal, mais il est en mon devoir de m’assurer que Yu va bien et qu’elle est en sécurité. Comme je te l’ai expliqué, elle a soudainement cessé de répondre à mes messages. La passion que j’ai éprouvée pour cette jeune étudiante il y a une dizaine d’années a rejailli en moi.

             Cela fait plus d’un mois que je n’ai plus aucune nouvelle d’elle ; et je m’en suis beaucoup inquiété sachant qu’elle se sentait épiée un peu plus chaque jour.

 

           De toute façon, il est inutile d’essayer de me retenir ; je suis déjà parti à sa recherche. En effet, tu l’auras compris, je suis arrivé au Pays du Soleil levant ; plus précisément a Tokyo.

 

 

          Gros bisous. Ne t’inquiète pas pour moi.

                                          Marc.

 

 

 

 

          Mamie,

 

          Pour ne pas que tu t’inquiètes je vais te raconter mon voyage. Par la même occasion tu pourras découvrir comme moi, la culture japonaise.

 

          Il était 10 heures ; je venais d’arriver à Tokyo, au sein de ce beau pays qu’est le Japon. Cette immense ville est connue pour être la plus peuplée mondialement avec trente millions d’habitants. La population est telle que les habitants sont obligés de porter des masques à cause de la pollution due à une forte circulation. J’étais dans la rue. Bagage à la main. Epuisé. Et surtout complètement perdu au milieu de tout ce monde. Je fus impressionné par la largeur des passages piétons. En effet,  ils sont si démesurés que j’eus l’impression que des centaines de personnes se croisaient à chaque traversée. La foule me submergeait, et m’entrainait. Je me retrouvai dans un lieu qui m’était inconnu. Cela ressemblait à un dôme.

         Un cercle blanc d’environ quatre mètres était tracé sur le sable et à l’intérieur, se trouvait deux rikishi ; ce sont des sumos professionnels. Ils n’étaient vêtus que d’une bande de tissu serrée autour de la taille et à l’entrejambe. Leurs cheveux, lissés avec de l’huile selon les traditions, étaient maintenus en chignon. Les combattants devaient peser environ cent cinquante kilos. Avant l’affrontement, les lutteurs frappèrent le sol avec les pieds après les avoirs levés très haut. On m’a dit que ce rituel appelé « shiko » avait pour but de chasser les esprits. En signe de purification, les lutteurs ont pris une poignée de sel et la lancèrent sur la zone de combat délimitée par le cercle. Il y a également la tradition de « l’eau de force » que le Rikishi bois puis recrache. Ce sont les gestes rituels les plus importants avant que le combat ne commence.

         Le premier contact des deux hommes fut très violent ; ils se sont rués l’un sur l’autre avec toute leur puissance.

        Le but du combat est de faire sortir son adversaire du cercle ou de le mettre à terre. Le combat est dirigé par un arbitre que l’on appel le « gyoji ». Ce dernier est vêtu d’un kimono en soie et d’un chapeau identique à celui d’un marin avec un bout pointu. Il a également un éventail symbolisant son autorité, ainsi qu’un poignard. La tradition veut qu’il s’ouvre le ventre en cas de faute d’arbitrage. Cinq juges, souvent des « yokozunas » (des anciens grands champions), supervisent également le combat.

          Tout d’abord ; les deux lutteurs s’affrontent par le regard. Encore un rituel. Il porte le nom de shikiri-naoshi et dure quatre minutes. Il y a également eu la « parade préliminaire » qui se compose de déplacements visant à intimider l’adversaire. Lorsque le combat est terminé, les deux combattants s’élancent l’un vers l’autre.

          Comme je l’ai dit, le combat fut bref, mais violent. On m’a appris que c’est souvent ainsi. Souvent, c’est la tête des lutteurs qui cogne en premier. Il arrive même que l’un des combattants soit « sonné » dès ce premier choc. Un tournoi de sumo s’étale sur plusieurs combats et dure parfois toute la journée.

             Une fois que le tournoi fut terminé, je sortis avec le goût amer et nostalgique de cette première demi-journée déjà terminée. J’en avais pris plein les yeux mais j’étais épuisé. Je décidai donc de me reposer un peu.

          J’étais dans le centre ville, les hôtels étant tous plus chers et luxueux les uns que les autres, je décidai alors de passer la nuit dans un hôtel capsule. Tu en as peut être déjà entendu parler, ce sont des hôtels typiquement japonais. Ils ont la particularité d’optimiser au maximum l’espace. C’est ainsi que les chambres se limitent donc à une simple cabine-lit constituée généralement d’un tube en plastique ou en fibre de verre. Elles ont une surface moyenne de deux mètres sur un pour une hauteur d’un mètre vingt-cinq et sont souvent équipées d’une télé. Les seules activités possibles sont lire, regarder la télé ou dormir. Elles sont également équipées d’une radio, d’un réveil et d’air conditionné. Ces capsules sont superposées par deux et alignées tout le long d’un couloir. Il y en avait environ vingt-cinq dans l’hôtel ou j’étais.

         On trouve également dans le bâtiment un restaurant ou un distributeur de boissons. Certains hôtels permettent même  de louer une capsule dans la journée pour faire une petite sieste !  Les hôtels capsules ne sont que des hôtels de dépannage. Le client typique de l’hôtel est en effet le « salaryman » : Japonais en quête d’un endroit où dormir après une longue journée en sortant du travail ou les personnes ayant manqué le dernier train pour rentrer chez eux. Les Japonaises ne se rendent pas dans ce genre d’hôtels qui est essentiellement fréquenté par les hommes. En revanche, certains proposent des quartiers séparés pour les hommes et les femmes.

              Le prix des chambres n’est pas élevé : deux à quatre mille yens la nuit (Soit quinze à trente euros).  C’est pourquoi, comme je t’ai dit, j’ai préféré un hôtel peu confortable comme celui-ci plutôt qu’un hôtel luxueux mais très ; ou même trop cher…

 

              C’est sur cette description que je te laisse mamie, je ne vais pas tarder à m’endormir. Demain, je partirai à la recherche de Yu tout en continuant de visiter quelques lieux. Je te compterai encore mes périples, pour que tu te sentes près de moi.

            

               Je t’embrasse fort.

Marc.

 

 

 

 

 

             Mamie,

          

              Lorsque j’ai ouvert les yeux ce matin, son visage à été la première chose que j’ai vue. Avec ses magnifiques yeux chocolat, et la même expression qu’elle avait il y a maintenant plus d’onze ans, lorsque l’on s’était pour la première fois adressé  la parole. C’est grâce à cette image d’elle que je me suis décidé à me lever plus vite que je ne l’avais jamais fait. J’ai avalé mon petit déjeuner pris dans le distributeur de l’hôtel en un éclair, et sortis. Je montai dans le premier taxi qui arriva et demanda au chauffeur de me déposer là où Yu habitait, il y a encore quelques mois. Je ne savais pas si elle y logeait toujours. Je savais que, même si je ne la trouverais pas ici, elle aurait du voisinage qui pourrait me renseigner… Le trajet en taxi fut plus long que je ne le pensais. De plus, des bouchons avaient commencé à se former sur la route. J’eu donc l’occasion d’admirer le paysage, plus ou moins beau soit-il, tout en écoutant la musique reposante qui passait à la radio. Nous passâmes devant la Cathédrale Sainte-Marie de Tokyo. Je sais que beaucoup de monde rêverait d’aller y faire un tour, mais je ne vois pas pourquoi. Elle est trop moderne. Je ne la trouve pas du tout jolie : faite en béton armé, suite à la destruction de l’ancienne pendant la seconde Guerre Mondiale. Certes, tout cela pourrait être intéressant, de comprendre son histoire et bien plus, mais ça ne me dit trop rien. Je regarde donc ce monument s’éloigner de nous alors que nous nous rapprochons du lieu de vie de ma bien-aimée.

            Le taxi me déposa au lieu indiqué. Je te le dis à toi Mamie, jamais je n’avais eu autant d’émotions mélangées les unes aux autres. Du stress, de la joie, de la peur et tant d’autres encore… Je me retrouvais devant une porte. Ce nœuds qui prenaient toute la place dans mon ventre m’indiquaient que c’étais bien là. Je toquai. Une fois. Puis une deuxième fois. Et encore une autre. J’essayai d’ouvrir la porte mais elle était fermée. Toute la pression redescendit et la déception prit aussi vite sa place. Une voisine m’ayant vu attendre désespérément devant la maison, sortit puis commença à me parler en japonais ; je ne comprenais rien du tout. J’essayai donc de lui parler en anglais, je cherchais des renseignements, mais elle semblait ne pas me comprendre non plus. Elle comprit que je cherchais Yu, et elle me parlait, me faisant de grands signes de la main… La seule chose que je réussis à comprendre, c’est qu’elle n’habitait plus ici. Je ne savais pas quoi faire Mamie, j’étais totalement perdu et confronté à deux solutions : continuer de la chercher dans tout Tokyo, sachant que je n’avais qu’une minime chance de la trouver, ou partir d’ici en vitesse, venir te retrouver dans ma chère France et me faire à l’idée que je ne reverrais plus jamais celle qui avait su enflammer mon âme.

Je choisis l’option numéro trois : visiter tout ce que je pourrais ; tout les lieux dont Yu m’avais parlé pour ainsi dire, ne pas l’oublier ; avant de rentrer dans mon pays et partir en dépression, qui sait ?

           

               Je repris un taxi et me décidai donc à aller dans un théâtre kabuki. Le kabuki est la forme épique du théâtre japonais traditionnel. Centré sur un jeu d'acteur à la fois spectaculaire et codifié, il se distingue par le maquillage élaboré des acteurs et l'abondance de dispositifs scéniques destinés à souligner les paroxysmes et les retournements de la pièce. Les trois idéogrammes du mot signifient : chant, danse et habileté technique.

           J’attendais avec impatience ce qui allait m’y attendre, mais le fait de me retrouver dans un endroit qu’elle aimait tant, me foutait le cafard, tu comprends… ? Et merde, dans ce taxi, voilà que je commence à pleurer. Une perle salée roule sur ma joue, puis plusieurs petites gouttes la suivent. J’arrive à me contrôler et stoppe cet ouragan sur mon visage. Le chauffeur ne remarque rien ; tant mieux. Il me dépose au pied d’un superbe bâtiment, vraiment somptueux. J’aurais aimé que tu le vois, ça t’aurait plus, j’en suis certain !

             

            J’ai suivi ce spectacle de très près, et senti toute l’émotion dont Yu m’avait parlé. Le spectacle qui venait de s’offrir à moi était magnifique. Il était 20h30, le spectacle avait duré quasiment la journée entière. J’avais été comme transporté dans un autre monde. Le goût amer de la nostalgie de ce que je venais de voir avait déjà pris place au fond de moi.

           J’étais complètement chamboulé, mais ce n’était qu’un début. Car contre toute attente, c’est elle que je retrouvai à la sortie de ce théâtre ! Oui, c’est bien Yu que j’aperçus entre quelques centaines de personnes. Elle avait l’air tout aussi émue que moi après ce divertissement qui s’était offert à nous. Elle ne m’avait pas encore vu, mais je ne voulais pas attendre qu’elle me reconnaisse, j’en avais eu assez d’attendre. 10ans, on ne se rend pas bien compte, mais qu’est-ce que c’est long ! Je m’approchai donc d’elle ; et elle me reconnut de suite. Elle me sauta dans les bras, les yeux pleins de larmes. Je la serrai fort contre moi, comme si je ne voulais pas qu’elle s’envole. Nos retrouvailles ont été très intenses ; j’avais l’impression que nous ne nous étions jamais quittés. J’avais si peur qu’elle ne m’échappe encore une fois… Je ne voulais plus la lâcher. Je crois que c’est ça, Mamie, l’amour. Tu sais, je crois vraiment que j’en suis amoureux. Et ça, depuis l’université. Je savais qu’elle éprouvait la même chose que moi lorsque, d’un pas non assuré, elle m’embrassa timidement.

             Nous sommes par la suite allés tout deux dans un petit restaurant pas très chic pour y manger des sushis. J’adore ça ! Si jamais un jour je trouve une bonne recette ; alors je te promets que je t’en préparerai Mamie ! 

           Yu m’emmena par la suite à son appartement. Ce que j’étais bien. Non que les hôtels capsule ne soient pas confortable, mais un bon lit avec un espace vital est bien plus amusant ! Je m’endormis paisiblement contre ma chère et tendre.

 

Je t’embrasse Mamie.                                  

Marc.

 

 

 

Les auteures : Estelle, Solène, Coralie

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10 mars 2013

Nous voici !

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Jurassiens à Naples !
  • Buon Giorno ! Vous êtes ici sur le blog de voyage des 2ndes 2 du Pré Saint Sauveur de Saint Claude, Jura. Vous aurez la chance de pouvoir lire nos récits tout au long de notre voyage en Italie et donc de voyager un peu vous aussi. Bon voyage !
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