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Jurassiens à Naples !
15 mars 2013

Voyage en Mongolie

Par Laura et Manon

 

Samedi 5 mars

 

  • Dans l'avion,  9 heures.

            Alors que l'avion s'apprête à atterrir, je regarde par le hublot pour y voir une vaste plaine entourée de montagnes. Comme prévu, j'arrive à l'aéroport Gengis Khan d'Oulan Bator. Cela change  d'Orly et de ses très nombreuses pistes. C'est un petit aéroport avec une seule piste, je n'ai pas de mal à me repérer, d’autant plus que je me suis renseigné. Celui-ci s'appelait l'aéroport Buyant Ukhaa qui signifie "Le dynamisme de Uka", mais il a été rebaptisé du nom de l'empereur mongol Gengis khan, fondateur de l'empire. Ce changement est un hommage porté à ce fameux empereur.

  • Oulan-Bator, 10 heures.

A peine suis-je sorti de l'aéroport que je suis déjà plongé dans la grande ville d'Oulan-Bator, malgré mes longues heures de vols, je suis prêt à arpenter les rues de la capitale mongole. La première chose que je vois, ce sont les montagnes, puis, le long de la route, j'observe des panneaux publicitaires et des usines.

  Mon premier objectif est de visiter le monastère de Gandantegchinlin qui se trouve non loin de l'aéroport; je décide de m'y rendre à pied. Son nom d'origine tibétaine peut être traduit par "la Grande place de la Joie complète", mais il est plus connu sous son ancien nom : Gandan. Une yourte en plein centre-ville est entourée de gratte-ciels et d’autres immeubles plus anciens, elle ressemble à une cabane ronde recouverte d'une bâche blanche ornée de frises bleues. Malgré son aspect rudimentaire, elle est dotée d’une porte d'entrée en bois richement décorée avec des motifs peints en rouge. Je suis entré dans cette yourte. En réalité il s’agit d’une yourte spécialement aménagée pour les touristes. L’interieur est pourvu de nombreux meubles en bois mais cela reste tout de même moderne. Je pense que ça doit être un habitat chaleureux mais contraignant pour les familles nombreuses à cause de sa  petite taille. Lorsque j'arrive devant la place qui précède le monastère, des centaines de pigeons sont là, nourris par les touristes. Je paye environ 4500 tughriks, soit 2,50 € pour visiter le monastère.

  • À la sortie du monastère, midi

            Ce qui me surprend le plus est cette statue, celle de Bodhisattva Avalokiteshvara, Ce qui se traduit grossièrement par « Le Bouddha de la compassion ». Ses vingt tonnes et ses vingt-six mètres m'ont réellement impressionné, je me sens si petit devant elle. Remis de mes émotions, j’apprends qu’il faut payer 25000 tughriks pour pouvoir la photographier, ce qui revient beaucoup trop cher, j’y renonce

. Les moulins à prières, ces séries de rouleaux alignés sont beaucoup présents dans ce monastère. Selon les croyances, tourner ces moulins revient à lire le « mantra » et fait s'envoler les prières. Je viens d'apprendre, par ailleurs, que seuls les touristes payent l'entrée du monastère.

            À quelques pas du monument, on peut voir cette fragmentation socio-spatiale très marquée : après le monastère se trouvent des petites cabanes jaunes réservées aux plus pauvres, ensuite des grues construisent de grands complexes, puis au troisième plan, on voit les montagnes, vides.

 

 

 

Dimanche 6 mars

 

  • Au pied de l'hôtel, 8 heures.

            Je vais en direction du Nord de la Mongolie, où se trouvent les Tsaatans, premier peuple que j'envisage de rencontrer. Ce peuple turc éleveur de rennes m'intrigue, je dois les rencontrer. Les « gens de la taïga », comme ils s'appellent, vivent essentiellement de l'élevage et de la viande des "tsaa", ou rennes en français, qui sont leur principale subsistance. Cependant ce peuple est devenu très minoritaire, il ne reste que cinquante familles, ce qui fait un total de trois cents Mongols environ. Moi, petit Français vivant de façon aisée entouré de technologies, J’ai trouvé un intérêt à venir, pour finir ma thèse d'ethnologie, directement sur leur territoire étudier ces peuples et leur mode de vie.

            Le lac de Khovshol ou "Perle bleue de Mongolie" est désormais ma première étape. Et pour m'y rendre je dois prendre l'avion d'Oulan-Bator à Moron, la capitale du nord du pays, dans la province d'Hövsgöl. La compagnie aérienne MIAT propose un vol quotidien, que je vais donc emprunter pour 111400 tughriks, soit environ 62 € pour l'aller simple. J'aurais également pu m'y rendre en mini van, ce qui aurait pu être une expérience intéressante mais le trajet dure 24 heures et, même si les prix varient de 15000 à 30000 Tugriks, ( 8 à 16€ ), le temps m'est trop précieux.

  • Dans l'aéroport, 10 heures.

            L'aéroport de Moron ne dispose que d'une piste non bitumée et n'accueille que les vols domestiques venant de la capitale ou de l'ouest du pays. C'est réellement impressionnant.

Lorsque j'étais dans cet avion, et qu'au loin par le hublot j'ai aperçu la petite piste, elle semblait n'être qu'une simple route, voire un chemin. La peur m'a envahi, j'ai fait de nombreux voyages au cours de ma vie, mais un atterrissage comme je l'ai vécu ici, jamais ! J'ai ressenti ce nœud au fond de mon estomac, le cœur qui s’accélère, et enfin le soulagement, comme lors de mon baptême de  l'air. Dès que j’ai pos é le pied sur le tarmac, après 1h15 de vol, c'est le dépaysement total.

  • Dans un village de la Taïga, fin d'après-midi.

            Je viens d'arriver à Khatgal, un petit village situé à la pointe sud du lac de Khovshol. J'ai passé une nuit en chambre d’hôte, pour pouvoir demain, être en forme pour rencontrer les Tsaatans.

 

Lundi 7 mars

 

  • Arrivée à Ulan Uul (« la montagne rouge »), fin d'après-midi.

            Après avoir voyagé toute la journée à travers des décors extraordinaires, semblables à des cartes postales, je viens d'arriver dans le minuscule hameau de Tomiin Brigad. Il est situé à côté du seul pont qui enjambe la rivière. Je vais devoir marcher encore pendant quelques heures, pour arriver au village le plus proche.

  • Village d'Ulan Uul, 17 heures.

            Les paysages ont été de plus en plus féeriques dans la vallée de Darkhad. Les paysages de la taïga sont très verts, la végétation est dense et les lacs et rivières sont présents en abondance. La végétation est vivace pour un mois de mars, mais cela est compréhensible car la plupart des arbres sont conifères. Je traverse le village d'Ulan Uul. Il est quasiment désertique. Les villageois, peu nombreux sont rassemblés dans le centre du village. Maintenant je dois rejoindre le camp d'Oyuna, qui se tient de l'autre coté de la rivière, à seulement 6 kilomètres.

  • Au camp, un peu plus tard.

            Le camp se trouve au fond d'une vallée, à l'abri des vents et du froid. J'allais passer ma nuit dans une ger, nom local donné à la yourte.

 

Mardi 8 mars

 

  • Au camp d'Oyuna, début de matinée.

            La soirée fut sympathique, et les Mongols adorables et très chaleureux. Après une nuit plutôt paisible et dépaysante, je dois partir à la rencontre de la famille de Zorigo, qui sera mon guide tsataan. Un cheval mongol m'attend dehors, pour une journée qui me mène jusqu'à la maison d'hôte de Lagv. Il y’a une vue exceptionnelle sur le lac de Tsagaanuur.

Les chevaux mongols sont très différents des autres. Cela change des chevaux que je vois habituellement, ce cheval m'impressionne par sa petite taille. Je me demande même comment il va réussir à me transporter. Pourtant les chevaux mongols sont très connus pour leur endurance, ils peuvent marcher pendant des heures avec quelqu'un sur leur dos sans s'arrêter.

 

Mercredi 9 mars

 

  • Devant la maison d'hôte, 9 heures.

            Après cette journée d'adaptation au trot saccadé de ma monture, aujourd'hui je vais me rendre à Nariin Ovur (« la vallée étroite »), où Zorigo a installé son camp. C'est là aussi que la taiga débute. C'est le fin fond de la Mongolie !

  • Au camp de Zorigo, 17 heures.

Je suis accueilli à la manière tsaatan, c'est-à-dire en guise de bienvenue avec un bol de lait de renne qu’une fillette vient de traire. Zorigo a deux enfants, une petite fille, Oyumaa, agée de sept ans et un grand garçon de seize ans, nommé Davaa. La femme de Zorigo, Narantsetseg, ce qui signifie « tournesol », est très typée. Elle a un visage rondet joufflu, ses yeux sont en formes d'amande et ses pommettes rougies par le froid. Elle a une robe couleur paille qui ressemble à une blouse, celle-ci descend jusqu'à ses pieds, je doute qu’elle soit chaude bien  mais elle porte des bottes en peau de renne qui au contraire paraisse très résistantes au froid. La première chose qui me marque chez eux, est la joie qu'on peut lire sur leur visage. En les regardant, ils paraissent heureux et semblent ne manquer de rien. Je les aide à préparer le repas et et j'essaye d'utiliser les quelques mots mongols que j'ai appris lorsque j'étais encore en France.

 

Jeudi 10 mars

 

  • Au lever du soleil, à l’aube.

            Je viens de me réveiller, après une nuit passée dans un tipi en peau de rennes. C'est autre chose que de dormir dans une « ger ». C'est plus féerique, on se croirait dans nos rêves d'enfants, assis tous en rond autour du poêle central. C'est agréable, quand il fait si froid dehors. A travers un trou dans la peau tendue, je vois Zorigo et sa famille, déjà affairés aux tâches ménagères. Au moment où je sors du tipi, je remarque qu’Oyumaa trait les rennes qu'elle avait attachés à des troncs, puis Davaa et son père ramassent le bois tandis que Narantsetseg fait du thé qu'elle me tend en souriant, elle me demande comment la nuit s'est passée. Je viens de finir mon thé et un ami de la famille vient embrasser Zorigo, et prendre de ses nouvelles.

  • Autour d'un feu, fin de journée.

            Pendant l'après-midi, j'ai essayé de m'adapter à la vie nomade. Cela n'a pas été très facile pour moi. Davaa m'a proposé de l'accompagner à dos de rennes pour rendre visite à son cousin. J'accepte avec grand plaisir et nous partons. À l'arrivée, les rennes se sont nourris de lichens de troncs d'arbres pendant que nous sommes allés dire bonjour et boire un thé. La famille d'Al, le cousin de Davaa, est très sympathique et accueillante. Nous les accompagnons à la cueillette de baies.  Pendant le trajet du retour, nous avons enjambé une petite rivière, ce qui est relativement difficile pour les rennes mais ils en ont pris l'habitude.

            Chez eux, même si les journées  sont relativement réglées, ils ne savent pas ce qu'ils feront le lendemain. Le mouvement du départ est dicté par les conditions climatique et la nourriture des rennes. Zorigo vient de me dire que demain, nous devrons démonter le camp. Il faut plus de lichens pour les rennes.

 

Vendredi 11 mars

 

  • Dans le tipi, à l'aube.

            Narantsetseg prépare le thé en faisant fondre la glace car l'eau a gelé durant la nuit. Je bois mon thé et mon bol de lait, et j'aide Zorigo à enlever les peaux du tipi et à démonter les rondins de bois, qui en constituent l'armature. Pendant ce temps, sa femme emballe les plats, la nourriture, les vêtements... et les enfants harnachent les rennes et les chargent. Je ferai le voyage sur le dos du cheval qu'on m'avait prêté à Oyuna.

  • Sur le nouveau camp, 15 heures.

            L'installation du camp est relativement rapide. Nous avons déjà tout réinstallé, et à ce moment précis, nous sommes tous assis autour du feu. Je vais remercier toute la famille pour son accueil, les embrasser et repartir en direction de la capitale.

  • Au camp d'Oyuna, 18 heures.

            La nuit commence à tomber, j'irai bientôt me coucher car demain une grosse journée m'attend. Je dois me réveiller dès l'aube, pour me rendre à Mörön où je prendrai l'avion.

 

 Samedi 12 mars

 

  • Mörön, 11 heures.

            Le voyage a été fatiguant, mais plutôt rapide. Je suis arrivé il y a une heure et je viens de me réveiller d'une petite sieste. J’attends désormais mon vol. Pour patienter, je me rends dans une petite boutique typique. Les odeurs m'envahissent le nez dès que je rentre, et je m'approche d'un petit stand de gourmandises locales. Je m'avance vers de petits boortsogs, qui sont des gâteaux, tels le pain, qui permettent de tenir un moment. Ils sont frits et de toutes formes. J'en prends cinq et achète un porte-clé en poils de marmottes. Car en Mongolie, la chasse à la marmotte est très pratiquée par les hommes. Les femmes les cuisinent, en boodog de marmotte, qui est un plat richement savoureux et apprécié de tous.

 

  • Retour à Oulan-Bator, 13 heures.

 

Alors que je sors de l'aéroport, je décide de me rendre dans un restaurant assez réputé d'Oulan-Bator, le « Namaste », la cuisine indienne y est excellente et les prix restent vraiment accessibles. Les plats sont très épicés, les couleurs dans l'assiette vives, et une odeur très alléchante. J’ai la chance d’assister à la technique du barbecue mongol où la viande est cuite sur une plaque en fonte. Cela donne un côté convivial, ce qui est sympathique.

Vu que je n’avais toujours pas fait le tour du centre-ville, je décide de m’y rendre. J’ai affaire à de nombreux magasins, la plupart de luxe. Beaucoup de grands magasins se sont délocalisés en Mongolie, ce qui peut paraître étonnant quand on sait que le salaire moyen d’un mongol est de 200 €. On peut trouver la marque Louis Vuitton ou même Yves Rocher.

Je vais passer la nuit après une bonne journée dans un petit hôtel, de standing moyen.

 

Dimanche 13 mars

 

On ne peut pas séjourner en Mongolie sans se rendre dans le mythique désert de Gobi, long de plus de 3000km et couvrant plus de 30% du territoire mongol.  Depuis mon retour à Oulan Bator, j’entreprends de chercher une agence de voyage proposant des expéditions dans le désert et elles ne manquent pas, je trouve très rapidement une agence qui me convient. Après avoir réglé les formalités, je me rends vers un garage où je fais connaissance avec des guides mongols. Nous montons dans un 4*4 imposant, de fabrication russe. Il faut savoir qu’en Mongolie il existe 2 types de véhicules ceux de fabrication soviétique peu confortable mais robuste avec un entretien facile et ceux de fabrication japonaise confortable mais nécessitant un entretien complexe. Une fois en route, les montagnes laissent place petit à petit aux plaines arides et aux steppes. Enfin au bout de quelques heures de trajet, nous faisons une halte. Le lendemain, à ma grande surprise je vois une troupe de méharée, ces hommes qui montent sur le dos des chameaux. Ce sont de véritables nomades typiques de la Mongolie, ils vivent dans la yourte traditionnelle et se déplacent dans le désert de Gobi avec leurs troupeaux de chèvres, de mouton ou de chevaux. Je monte à mon tour sur un chameau et autant vous dire que ce n’est pas facile car il a l’air têtu et capricieux. C’est ainsi que commence réellement mon expédition dans ce désert de Gobi. Notre premier objectif est de visiter les dunes de Burden Bulag et Argalant Uhlan où l’on a découvert l’un des plus gros gisements d’os de dinosaures au monde. On peut en voir quelquefois a ciel ouvert ou encore en passant par le monastère de Khamriin Khiid, qui est le lieu de prière où les habitants du Gobi se réfugiaient afin d’échapper à la répression soviétique. Nous passons aussi par la grande vallée des aigles. Longtemps les nomades se servaient des aigles pour repérer les proies à chasser. Aujourd’hui, ils disposent de techniques plus modernes comme le fusil mais certains mongols continuent de perpétuer cette tradition ancienne.

Après une journée harassante, le méhari s’arrête afin de faire reposer les chameaux. La nuit est tombée et nous nous dirigeons vers des endroits plus frais. Les pâturages où je rencontre une troupe mongole, contrairement aux apparences de nombreux nomades, ont un véhicule et la télé.

 

Lundi 14 mars

 

Après une nuit dans une yourte, je prends la direction de Zamin Ud Ud, une petite ville perdue dans les steppes sans charme ni couleurs.  Mais c’est là que passe le Transmongolien qui me ramènera à Oulan-Oude, en Russie. On ne peut pas dire qu’il soit de première fraicheur, mais c’est le seul moyen de transport rapide dans cette région de Mongolie.

 

 

                                                                                                

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Commentaires
Jurassiens à Naples !
  • Buon Giorno ! Vous êtes ici sur le blog de voyage des 2ndes 2 du Pré Saint Sauveur de Saint Claude, Jura. Vous aurez la chance de pouvoir lire nos récits tout au long de notre voyage en Italie et donc de voyager un peu vous aussi. Bon voyage !
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